LE DERNIER BAISER

26 février 2017

Roman de

James Crumley

Édité chez

Gallmeister

Date de sortie
2 février 2017
Genre
Policier
Pays de l'auteur
U.S.A.

derbaiser

Quand on se dit passionné de littérature policière, on ne peut pas passer à côté des romans de James Crumley. Tout lecteur de polar digne de ce nom se doit d’avoir lu si ce n’est son œuvre, du moins quelques-uns de ses livres. L’auteur est en effet, un des maitres du roman noir américain.

J’ai eu pour ma part la chance de le découvrir il y a quelques années à travers son roman « le dernier baiser » paru initialement en France en 1980 sous le litre « Le chien ivre ».

Or les éditions Gallmeister ont eu la géniale idée cette année de rééditer ce roman qui est sans doute l’un des meilleurs titres de cet immense auteur.

L’occasion pour moi de redécouvrir ce roman et de vous le présenter à travers cette chronique, d’autant que pour l’occasion, Gallmeister nous offre une nouvelle traduction du texte.

Signée Jacques Mailhos , son excellent travail libère plus encore toute la poésie et la musicalité de cette œuvre majeure.

C.W Sughure est détective privé. Il s’est spécialisé dans la recherche de jeunes fugueurs.  Un travail pas très passionnant il est vrai, mais qu’il connait bienBOULDG et qui lui permets de se payer régulièrement des plongées sous la ligne de flottaison des glaçons de son verre de whisky, quand il s’accoude aux bars qu’ils croisent sur sa route.

Et des bars, Sughure va en visiter plus d’un au cours de ses pérégrinations, à la recherche d’un mari écrivain envolé, que la femme de ce dernier lui a demandé de retrouver et de ramener au bercail.

Il finira bien par remettre la main dessus, mais la chasse à l’écrivain en vadrouille ayant pris fin dans des conditions quelque peu tumultueuses, un petit séjour à l’hôpital s’impose pour le mari fugueur.

Le temps de la convalescence de ce dernier, notre détective décide de s’en retourner au bar de Rosie, là même où quelques heures plus tôt il a mis le grappin sur son scribouillard, histoire d’écluser quelques verres et d’y faire mourir le temps.

Au cours de la discussion de comptoir qu’il a avec Rosie, celle-ci se livre un peu et lui parle de sa fille Betty Sue qui a disparu. Elle en vient à demander au détective d’essayer de retrouver sa trace.

bar usSughure ne peut pas refuser et accepte, sans trop y croire. Difficile d’espérer quelque chose quand la piste est froide depuis près de dix ans !

Le voilà à nouveau en quête, encombré de son colosse d’écrivain. Un nouveau périple agrémenté de bastons, d’alcool, de méchanceté et de tendresse.

James Crumley c’est d’abord une écriture, un style vraiment unique. Sa plume, trempée dans l’encre d’un humour caustique, parfois désespéré, dresse les contours des lieux, plante en quelques mots les atmosphères avant d’y faire évoluer des personnages abîmés, gueules cassées et loosers sublimes,  qui  tentent de survivre en s’accrochant à la tristesse de leur existence.

Crumley a le souci du détail, du mot juste. Aucune dépense narrative inutile. Chaque mot, chaque phrase de son roman est une pièce de l’édifice qui ne manquerait pas de s’en trouver altéré si on en retirait qu’une seule.  On lirait presque du Crumley juste pour écouter la musique qui se dégage de son écriture unique.

Bagarreur et violent, dur et rugueux à la vie, enivré d’alcool et d’empathie pour les perdants de l’existence, C.W Sughure, le personnage principal de ce roman magnifique, est à l’image de Jameswhis Crumley son créateur. Tout comme lui celui ci a eu un parcours chaotique avant de devenir l’auteur mondialement reconnu qu’il est devenu par la suite.

Crumley nous offre ici une histoire poignante et percutante, emprunte d’amertume, de colère, mais aussi d’amour que viennent pimenter des rencontres improbables, ubuesques voire comiques et mémorables, à l’image de celle avec un bouledogue alcoolique, qui sera trimballé à droite à gauche, se prendra une balle dans bide, et qui connaîtra le choc des cultures le jour où il découvrira la bière japonaise.

Jamais Crumley ne se vautre jamais dans la facétie facile, ni n’abîme son texte d’un discours qui se voudrait moralisateur. Il fait le constat de ce monde où le bien ne marche jamais sans son pendant maléfique, où la vie floue les êtres autant qu’elle peut les magnifier, où la douleur et la souffrance peut vous transformer en bombe à fragmentations.

Excellentissime roman de James Crumley qui ne fut pas un écrivain fertile, ne livrant au monde que quelques œuvres, mais qui marquent à jamais l’horizon d’un genre dont il est devenu l’un des piliers et l’un des maîtres incontestés.

A lire absolument !

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16 Commentaires

  1. PIERRE FAVEROLLE

    Salut Mon ami, si je devais employer le terme Chef d’oeuvre pour un livre, je pense que je l’emploierais 2 fois : Pour Le dahlia noir de James Ellroy et pour le dernier baiser de James Crumley. Je ne l’ai pas relu dans sa nouvelle traduction … et je me demande si je vais le faire, pour ne pas altérer le souvenir que j’en ai. Au fait, je serai à Lyon le samedi ! BIZ mon ami.

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    • La petite souris

      Nous sommes tout à fait d’accord, même si dans la liste j’en rajouterai bien un ou deux. Par contre relis le ! la nouvelle traduction apporte vraiment un plus d’autant que celle ci est aussi agrémenter d’illustrations fort à propos ! Amitiés ! 🙂

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  2. wollanup

    C’est très juste ce que tu dis, on ne peut pas passer à côté de Crumley si on aime la littérature policière.Personnellement, j’attends encore plus le prochain à être réédité « la danse de l’ours » qui m’a fait découvrir le genre à une époque ancienne.J’ai un petit faible pour Milo.

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    • La petite souris

      merci mon ami ! et merci de m’apprendre qu’un autre de ses romans va être prochainement réédité !!!! On va l’attendre patiemment celui ci car il est hors de question de passer à côté tu t’en doutes !! 🙂

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      • jajard

        bonjour. Pour information Gallmeister va retraduire et rééditer l’ensemble des romans de Crumley que j’ai découvert avec Fausse Piste. J’aime beaucoup cet auteur et j’attends avec impatience les prochains…

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        • La petite souris

          c’est vrai j’ai vérifié çà !! on a de la chance !!!!! merci pour l’info !!! on se retrouve autour d’un autre bon bouquin de l’auteur??? ( ou d’un autre après tout !! 😉 )

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    • La petite souris

      Merci !!! 😉 j’attends ton retour de lecture avec impatience alors ! tu vas te regaler !!! 🙂

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  3. brindille

    Je ne connais pas du tout cet auteur. M’en vais à la pêche aux infos pour ce titre.
    Merci pour ta chronique de ce titre et de l’épopée de l’auteur dans son écriture et son récit. C’est tentant. Sauf que j’en ai un peu marre des enquêteurs alcooliques 🙂
    Amicalement.
    Geneviève

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    • La petite souris

      Bonsoir Geneviève ! Merci pour ta visite et ton commentaire, je découvre par la même occasion ton site auquel je me suis abonné. Ce roman est vraiment très beau je t’assure. Par contre ta remarque me fais sourire car je me rappelle un échange que j’avais eu une époque avec un auteur autour du stéréotype de l’enquêteur, souvent il est vrai alcoolique. Il m’avait répondu un détective ou un flic sobre sportif où tout va bien dans sa vie, serait il aussi interessant et émouvant qu’un homme cabossé par la vie hanté par des démons personnels, et à vif du monde qui l’entoure ? autant je comprends ta remarque autant la réponse de l’auteur me semblait tout à fait pertinente. Vaste question en tout cas ! je ne sais pas si elle trouvera une réponse, mais elle a le mérite de faire réfléchir un instant dessus 🙂 A bientôt j’espère !! 🙂

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  4. Nathalie Mota

    Tu m’agaces à rallonger ma liste de bouquins à lire. J’arriverai à la fin de ma vie que j’aurai une liste exponentielle dont je ne viendrai jamais à bout ! 😉
    Dans la famille Gallmeister, je viens de terminer « Dans la forêt » Autre lieu et autre style mais c’est vrai que leur ligne éditoriale est vraiment intéressante .
    Des bisous 🙂

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    • La petite souris

      j’adore ce qu’édite les éditions Gallmeister, une des meilleures maison d’édition française ! pour le reste, le jour où tu iras au paradis, je t’aurai préparé une autre pal !!!! 🙂

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  5. Ingannmic

    A lire absolument ? Ça tombe bien, je viens de l’acheter, grâce à un article paru dans le journal local à l’occasion de sa réédition. Je ne connais pas cet auteur mais ton billet me rend impatiente de le découvrir !

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