« Un lopin de terre pour naître ; la Terre entière pour mourir. Pour naître le Portugal ; pour mourir, le Monde. »
Il y a an ou deux je vous avais présenté un nouvel auteur, Yan LESPOUX, à l’occasion de la publication de son recueil de nouvelles, « Presqu’îles ».
Un ouvrage qui fut particulièrement salué par la critique, et qui en librairie sut rencontrer son public, son éditeur devant même procéder à un tirage supplémentaire de son œuvre, prouvant au passage que la nouvelle avait toujours sa place dans le paysage littéraire pour peu que la qualité soit au rendez-vous.
Yan Lespoux n’est pas un inconnu dans le microcosme de la blogosphère dédiée aux littératures policières, puisque son site « Encore du noir » est sans doute ce qui se fait de mieux en la matière, avec une prédilection pour le roman noir.
On savait que son prochain livre serait un roman. On l’attendait donc dans ce registre du polar.
Mais encore une fois Yan LESPOUX surprend, car c’est dans un incroyable roman d’aventures et un très grand voyage à travers le monde du XVIIe siècle qu’il nous embarque.
Du Médoc au Brésil en passant par les Indes orientales, vous voilà à traverser les océans, à affronter les tempêtes, à livrer bataille en pleine mer, à survivre au froid, à la maladie et aux naufrages, à fuir pour sauver votre peau.
Je dis « vous » car ce roman est particulièrement immersif et très cinématographique. Impossible pour le lecteur de ne pas s’imaginer sur le pont des navires à être ballotté par les flots déchaînés, à sentir la poudre des canons ou à fouler le sable de la côté du Médoc au milieu des pilleurs d’épaves à la recherche de ce que la mer en colère a pu finir par recracher sur la plage.
Yan Lespoux nous plonge à une époque charnière du XVIIe siècle. Celle où le Portugal voit sa domination terrestre et maritime être remise en cause par l’Angleterre et la Hollande.
Et c’est à travers le destin de Fernando, soldat portugais embarqué avec son ami Siméo sur les navires lusitaniens, qui sillonnent les océans pour croiser le fer et défendre les intérêts du pays ; celui du jeune Diogo, qui a dû fuir Salvador de Bahia au Brésil, conquis par les Hollandais ,pour rejoindre le reste des forces portugaises dans l’attente de renforts ; celui de Marie enfin, jeune femme au caractère bien trempé, obligée de trouver refuge chez son oncle, un trafiquant violent qui règne en maître sur une petite communauté de pilleurs d’épaves, que l’auteur nous projette dans cette période tumultueuse.
Trois êtres éloignés, qui n’ont rien d’autre en commun que leur rage de vivre et cette volonté farouche de trouver leur place dans ce monde, et dont les chemins finiront par se croiser dans un final magistral.
Yan Lespoux effectue pour l’occasion un vrai travail de portraitiste, tant les protagonistes sont dépeints dans les moindres détails, au point que même les personnages secondaires n’en sont finalement pas.
L’auteur réussi l’alchimie parfaite entre le roman d’aventures et le roman historique, où la profondeur de son érudition sur cette époque et la marine d’alors, n’alourdit en rien la fluidité d’un texte servi par une très belle écriture, qui capte la beauté sauvage des paysages, l’émotion des personnages et restitue merveilleusement cette sensation permanente que leur vie ne tient toujours qu’à un fil.
Addictif dès la première page, avec en ouverture une scène de naufrage qui vous plonge d’emblée dans l’action, époustouflant par son scénario, et extrêmement jubilatoire à sa lecture, « Pour mourir, le monde » est un texte en perpétuel mouvement, qui vous embarque, vous bouscule, et ne vous laisse aucun moment de répit.
400 pages de pur bonheur !
Et évidemment un immense coup de cœur !
ACQUISITION: SERVIE PRESSE
Hello, petit clin d’oeil,
Les navires portugais ne parlaient pas et n’étaient donc pas lusophones mais plutôt lusitaniens !
LOL ! tu as raison !!!! je viens de corriger ! merci à toi 😉