JAUNE SOUFRE

17 juin 2018

Roman de

Jacques Bablon

Édité chez

Jigal

Date de sortie
8 février 2018
Genre
Policier
Pays de l'auteur
France

Jacques Bablon est  un des rares auteurs dont j’ai chroniqué jusqu’ici tous les romans. Il faut dire que parmi le panel des écrivains publiant aux éditions Jigal c’est sans doute celui vers lequel va ma préférence.

Jacques Bablon nous a habitué à mettre de la couleur dans ses titres, même si dans le cœur de son texte c’est bien le rouge sang qui prédomine.

« Jaune soufre » ne déroge pas à la règle. Comme il ne déroge pas non plus à l’habitude de l’auteur de faire démarrer ses romans sur les chapeaux de roues !

A ce titre l’entame de son dernier livre une vraie réussite.

Elle a seize ans et se prénomme Caroline. Elle est enceinte, arrive épuisée à l’hôpital où elle accouche d’un petit garçon. Dans la nuit qui suit pourtant, elle s’en éclipse quelques heures pour assouvir une terrible vengeance et tuer un homme.

Les années passent.

Son fils Rafa vit d’expédients à la recherche de petits boulots en espérant de trouver le job d’ingénieur qui lui permettrait de lever la tête vers la ligne d’horizon d’un avenir meilleur.

En attendant, il vit chez elle et travaille la nuit dans une station-service. Du moins jusqu’à ce que celle-ci soit braquée par un trio de malfrats et qu’il s’en trouve licencié.

Ce sera alors un boulot d’agent de sécurité dans un parking qui ne sera finalement pas de tout repos non plus.

Eux s’appellent Marisa et Warren. Ils sont frères et sœurs, mais ne se connaissent pas. Leur père ne s’était jamais occupé d’eux et avait perdu ses droits parentaux depuis bien longtemps quand il s’est fait assassiner cette nuit-là. Ils étaient ados à l’époque.

C’est dans un foyer qu’ils ont grandi, chacun de leur côté.

 Elle, un look déjanté, bipolaire et rebelle. Capable d’aider son prochain comme de foutre le feu à une banque alimentaire ou empoisonner les animaux d’un zoo.

Lui, plutôt un marginal, un petit voyou qui s’appuie sur son physique pour séduire les filles.

Il décide de retrouver sa sœur et traverse la France entière à bord d’une moto volée pour le rejoindre dans le sud.

Bien qu’elle n’ait aucune envie d’avoir un frère dans les pattes, ils vont cependant finir par s’apprivoiser et par nourrir le projet de venger leur père assassiné.

Pendant ce temps-là, Rafa et sa mère ne se doutent pas que le danger se rapproche.

Ce nouveau roman de Jacques Bablon ne manque ni de rebondissements, ni de scènes d’action, car l’auteur maîtrise fort bien ce genre d’exercice. Ses précédents romans sont tous empreints de cette patte qui caractérise l’œuvre de l’auteur.

 Peu de temps mort, du rythme qu’un style sobre au service d’une écriture économe vient imprimer à l’histoire, des moments explosifs, des destins qui s’entremêlent pour un final en feu d’artifice et vous avez là la recette du cocktail Bablon.

Mais est-ce que tous ces éléments suffisent au final à faire un bon roman ?

Malheureusement pour moi la réponse est non. Dans tout cocktail, l’important c’est le bon dosage.

En la matière, ici la forme prend trop le pas sur le fond. Je ne reviendrai pas sur les arguments que mon ami Yan évoque dans sa propre chronique du roman ( cf lien en fin d’article), et que je partage tout à fait. A ceux-ci se rajoutent deux trois points liés à la crédibilité même du récit.

Attention, je vais spoiler, alors si vous comptez lire le roman sautez les deux paragraphes qui suivent.

 Tout d’abord cette histoire de vengeance. Qu’est-ce qui peut bien pousser deux personnes qui ne se connaissent pas, ne se sont jamais vus, que tout oppose, et qui soudain se retrouvent, à vouloir venger un père qui fut de son vivant la pire des ordures, délaissant ses gosses et battant sa femme ?

Par ailleurs la scène du braquage de la station-service me laisse particulièrement dubitatif. Quelle chance y avait-il pour que le fils de la victime et celui de la meurtrière se retrouvent (sans le savoir) nez à nez ? Pour moi les ficelles sont un peu grosses, et du coup je n’ai pas adhéré.

Le roman en soi est très loin d’être mauvais, tant s’en faut, le lecteur à défaut d’être emballé, y passera un bon moment.

 Mais j’aurai aimé que l’auteur se mette un peu plus en danger, nous livre quelque chose de diffèrent de ce que j’ai pu lire de lui jusqu’ici. Jacques Bablon ne me surprend plus. J’ai l’impression que c’est la même mécanique que je retrouve dans ses romans.

Pourtant avec le talent qui est le sien pour pimenter ses scénarios, son sens du visuel et son écriture sobre et efficace, il a tout pour le faire.

Gageons que c’est avec son prochain que cette surprise viendra. En attendant, je reste sur ma faim avec celui-ci.

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l’avis de mon ami Yan sur JAUNE SOUFRE

4 Commentaires

  1. dasola

    Bonsoir La petite souris, si je te lis bien, mieux vaut lire les romans précédents de J. Bablon (un écrivain que je ne connais pas du tout). Lequel me conseillerais-tu? Bonne soirée.

    Réponse
    • La petite souris

      kikou Dasola, en tout cas moi celui ci c’est celui que j’ai le moins aimé. Son tout premier par contre est excellent !!!! il s’appelle  » trait bleu » !

      Réponse
  2. Bob

    Salut à toi,
    J’ai été vraiment emballé par le premier. Ce que tu as précisé pour ce dernier je l’ai trouvé à partir du second. C’est dommage..! Confraternellement. Lol !

    Réponse
    • La petite souris

      salut Bob ! tu essayes de me dire quoi? que je suis long à la détente ? fais gaffe je vais chercher mon fusil à bouchon ! lol 🙂

      Réponse

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