L’HOMME POSTHUME

08 mai 2016

Roman de

Jake Hinkson

Édité chez

Gallmeister

Date de sortie
3 mars 2016
Genre
Policier
Pays de l'auteur
U.S.A.

Son premier roman, « l’enfer de Church Street » avait inauguré de fort belle manière la nouvelle collection des éditions Gallmeister « Néo Noir » dédiée comme son nom l’indique au roman noir.

Jake Hinkson avait en effet frappé un grand coup, donnant le tempo à une collection qui en quelque mois allait s’imposer auprès des passionnés du genre pour la qualité de sa ligne éditoriale.

« L’enfer de Street Church » se caractérisait alors par sa noirceur, sa violence assumée, empreint de cynisme et de perversité, le tout servi avec une bonne dose d’humour noir particulièrement décapant, autour d’un personnage central qui vivait les choses avec un froid détachement.

Dans « l’homme posthume » nous retrouvons certains traits de ce qui avaient fait le « charme » du premier roman.

Nous avons affaire une nouvelle fois à un personnage détonnant par son attitude atypique et sa vision crépusculaire du monde qui l’entoure, qu’il observe comme un spectateur.

Un monde à qui il avait décidé de fausser compagnie, lui, l’ancien pasteur repenti.

Oui mais voilà, son suicide est un véritable fiasco, et mort, il ne le restera que trois minutes. Trois minutes plongé dans les limbes du néant, avant d’être harponné et remonté à la vie par le corps médical.

Loin d’être un nouveau départ, c’est plutôt une autre histoire qui commence pour Elliot. Ce dernier va faire la connaissance de Félicia, qui s’occupent de lui à l’hôpital. Une infirmière à vrai dire bien peu ordinaire et aux fréquentations plutôt douteuses.

Décidant de se carapater au plus vite de l’hôpital sans demander son reste, Elliot va pourtant s’arranger pour recroiser sa route.hosto

Mais la belle a besoin d’argent, et celle-ci s’est mise en cheville avec un trio constitué de deux frères jumeaux dont le premier est un véritable crétin au Q.I proche de celui d’une huître, muet de surcroît, alors que le second est un flic lourdingue et corrompu. Et à leur tête, Stan the Man, un dangereux psychopathe aussi flippant que violent.

Leur but, braquer un camion transportant pour près deux millions de dollars de médicaments.

Et c’est au milieu de cette fine équipe qu’Elliot, « mort » mais encore vivant et qui n’a plus rien à perdre, se retrouve embarqué dans cette expédition de bras cassés.

 Et bien évidemment, les choses ne vont pas tout à fait de dérouler comme prévu.

De « l’homme posthume » on retiendra d’abord sa brièveté. Moins de deux cents pages. Cela donne sans doute du rythme au roman, mais au détriment peut être de la profondeur psychologique des personnages.

Avec la femme fatale qui vous ouvre en grand la porte sur les ennuis, la bande de durs à cuire violents mais pas très futés, ou le casse qui tourne à l’embrouille, on y trouvera aussi, bien des codes du noir américain de la grande époque et l’amateur du genre ne manquera pas d’y trouver son compte.

Pour classique que pourrait paraître l’histoire, l’auteur y inscrit parfois des moments hors du commun, digne des plus grands noms.

fling Même si « L’homme posthume » est sans doute moins violent que « l’enfer de Church Street », certaines scènes sont fortes et admirablement bien rendues par un style direct qui privilégie l’action et offre au lecteur des instants qui marquent son imagination, que ne manquera pas de relever et de pimenter un humour caustique toujours présent.

Et c’est bien là qu’intervient la patte de Jake Hinkson qui donne toute son originalité à son roman.

A cela s’ajoute un personnage qui semble à peine esquissé, tant on ne sait quasiment rien de son passé, si ce n’est qu’il a été pasteur, ni des motivations qui l’ont poussé à vouloir se suicider.  Un homme qui se laisse porter par les événements, sans véritablement vouloir en saisir le sens ou avoir une emprise sur eux. Du moins jusqu’à ce qu’il décide d’être à nouveau un vivant.

On retrouve toujours dans l’œuvre de Jake Hinkson cette référence à l’église et à la religion, qui semblent omniprésentes dans la réflexion de cet écrivain qui, dans sa jeunesse, a reçu une éducation baptiste dont il s’est éloigné.

Si l’idée de rédemption n’est pas absente de ce nouveau roman, la perception qu’en ont certains personnages est pour le moins peu orthodoxe et donne encore un sel particulier à ce roman.

Même si on aurait souhaité que celui-ci soit un peu plus long, ne serait-ce que pour développer un peu plus l’épaisseur de certains protagonistes de cette nouvelle histoire, Jake Hinkson confirme avec « l’homme posthume » tout le potentiel que l’on avait pu lui découvrir à l’occasion de son premier titre.

Bonne pioche !

Chronique de son premier roman:

https://www.passion-polar.com/lenfer-de-church-street/

je-commande

souris pas mal du tout 2

©PassionPolar/Ygaël

11 Commentaires

  1. Léa Touch Book

    J’ai beaucoup aimé ce livre notamment pour le personnage de Three 🙂

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    • La petite souris

      c’est vrai je n’en ai pas parlé dans ma chronique mais c’est un personnage interessant ! 😉 je suis content de savoir que tu as toi aussi aimé le roman ! 🙂

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  2. runbabook

    J’aime cette collection et le premier roman m’avait bien plu ; un ton différent , férocement désabusé . Je découvrirai avec plaisir ce nouvel opus .
    …Dans la PAL des vacances .

    😉

    Réponse
    • La petite souris

      un bon choix ! tu verras! 🙂

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  3. blʌdʒən

    Salut,
    Ok, merci pour les présentations. Je vais tenter de faire connaissance avec l’auteur avec ce dossier. Deux cents pages c’est dans mes cordes.
    Amitiés
    Blvd

    Réponse
    • La petite souris

      oh salut mon pote ! comment vas tu !? Si tu n’as pas lu son premier surtout n’en fait pas l’impasse non plus! 🙂 te pogne la paluche ! 🙂

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  4. Guillome

    bon bah y’a plus qu’à… 🙂

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    • La petite souris

      héhé j’attends ton retour ! 🙂

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  5. Jean Dewilde

    Mon souriceau,
    Je suis content d’avoir « L’enfer de Church Street » dans mes rayonnages. Cet homme posthume m’a laissé de marbre, je ne suis jamais rentré dans le bouquin. Une scène m’a vraiment séduit: cette gigantesque décharge à ciel ouvert, quelle monstruosité et quel pouvoir visuel ! Amitiés.

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  6. NATHALIE MOTA

    Je connais très peu les romans édités chez Gallmeister. J’ai lu Cassandra de Todd Robinson et j’en ai un excellent souvenir.
    Tant de livres à lire et une seule vie… c’est cruel quand même 🙂

    Réponse
    • La petite souris

      oulalala Nathalie je t’invite à vraiment découvrir cette maison d’édition qui est sans doute parmi les toutes meilleures en France !! que du bonheur qui t’attends je t’assure ! 🙂

      Réponse

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