FLORIDA

26 mars 2023

Roman de

Jon SEALY

Édité chez

Les arènes

Date de sortie
9 février 2023
Genre
Policier
Pays de l'auteur
U.S.A.
Traduction
MATHILDE HELLEU

Cette année encore, les éditions Les Arènes nous offrent de belles lectures.

@-arnie-watkins

Après avoir découvert et savouré le premier volume de « Six versions – Les orphelins du mont Scarclaw » de Matt Wesolowski ( et en attendant de vous parler du prochain que

je suis en train de lire ) nous voilà embarqué cette fois-ci dans une histoire à l’allure déjantée, qui nous mène tout droit sous le soleil de Floride.

Là-bas nous y retrouvons Bobby West. Bobby est divorcé, il a une fille bientôt majeure qu’il voit quelques fois, et partage son temps entre sa maitresse et son travail.

Il gère une société respectable, mais qui sert en réalité de couverture à la CIA pour financer les opérations clandestines anticastristes de l’Agence et pour surveiller les réfugiés cubains très nombreux en Floride.

Mais notre homme n’est pas vraiment un as du buisness, et il y a un trou dans la caisse.

Alors celui-ci ne va pas hésiter à passer un deal avec Alexander French, un mafieux aux méthodes expéditives.

En acceptant de blanchir l’argent de l’organisation criminelle, il pourra en recevoir une partie pour continuer ainsi ses activités sans que ses supérieurs ne se doutent de rien, d’autant que profitant de sa position, il s’en met régulièrement plein les poches. Et peu importe si ces dollars sont le fruit du trafic de drogue qui inonde Miami.

@tima-miroshnichenko

Ce jeu d’équilibriste aurait pu fonctionner longtemps, si un grain de sable n’était pas venu enrayer la belle mécanique.

Se sentant délaissée par ce père plus préoccuper par ses affaires et par son fric que par sa propre fille, Holly va décider voler les trois millions de dollar de la mafia que son géniteur planquait dans son coffre pour prendre la tangente et s’offrir une nouvelle vie, direction la côte ouest.

Comme un navire qui prend l’eau, Bobby va tenter de colmater les fuites, de donner le change pour ne rien laisser transparaître du désastre qui s’annonce, et essayer de trouver d’autres combines pour tromper sa hiérarchie qui commence finalement à se poser des questions.

Mais le cauchemar de Bobby West n’est pas près de s’arrêter, et ce n’est pas le privé qu’il a engagé pour retrouver sa fille qui va régler le problème.

D’autant qu’elle s’est enfouie en compagnie de Keith, un jeune dealer qui travaille par le compte d’Alexander French et qui ignore tout de l’énorme butin dérobé par Holly.

A cela s’ajoute le fait que la Mafia, qui est bien décidée à récupérer son magot, s’est lancée elle aussi à ses trousses.

On avait découvert Jon SEALY avec son magistral premier roman, publié en 2017, « Un seul parmi les vivants », dont l’action se situait en Caroline du Sud, du temps de la Prohibition américaine.

Cette fois-ci c’est en Floride, et à une autre époque, celle des années 80, que Jon SEALY campe l’histoire de son nouveau livre.

Une époque marquée par l’argent facile et par l’explosion du trafic de drogue aux États-Unis dont la Floride était devenue une des plaques tournantes.

@mart-production

Bobby West est un peu l’archétype de ces golden boys d’alors. Attiré par le fric , comme un papillon de nuit par la lumière, et prêt à toutes les compromissions pour en obtenir et maintenir son standing de vie bling-bling.

On n’aura sans doute que peu de sympathie pour ce genre d’individu. Le plaisir qu’il nous procurera, résidera à le voir se débattre comme une grenouille tombée dans une piscine qui s’épuise à nager pour ne pas sombrer.

C’est d’ailleurs un peu le trait de la galerie de personnages que nous offre l’auteur au fil des pages. Des sortes d’anti-héros qui ne maitrisent pas grand-chose dans le déroulement des évènements qu’ils provoquent.

À travers ce roman qui ne manque cependant pas d’humour ,c’est aussi une vision acide de cet état carte postale , qui derrière son décor idyllique et glamour cache une tout autre réalité.

Celle du mensonge, de la compromission, des magouilles et de la violence, qu’elle soit étatique à travers les barbouzeries de la CIA ou des méthodes radicales de la Mafia. Le portrait sans fare d’une société américaine en déliquescence dont Bobby West n’est qu’une illustration au moment où le château de cartes s’apprête à s’écrouler.

Un roman efficace et délicieusement amer qu’on aura plaisir à lire.

ACQUISITION: SERVICE PRESSE

2 Commentaires

  1. Evelyne

    Bonjour petite souris.

    J’avais déjà beaucoup aimé la couverture..et la quatrième de couverture..mais comme ma PAL menaçant de s’écrouler, je ne voulais pas empirer la situation! Eh bien si, je vais courir chez ma librairie préférée! Ta chronique me fait penser Carl Hiaasen que j’avais dévoré dans ma jeunesse lointaine. De plus, en ces temps moroses, ce texte ne peut que faire du bien.
    Merci de nous remonter le moral et bises.

    Réponse
    • La petite souris

      AH Carl Hiaasen ! c’est lui qui a écrit  » queue de poisson » je crois de mémoire? non? j’attendrai ton retour avec impatience ! gros bisous Evelyne !

      Réponse

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