L’AUTEL DES NAUFRAGES

24 août 2013

Roman de

Olivier Maurel

Édité chez

Jigal

Date de sortie
21 mai 2013
Genre
Policier
Pays de l'auteur
France

C’est une nouvelle plume qui fait son apparition dans le paysage déjà bien fourni des éditions JIGAL.

Avec  » l’autel des naufragés », Olivier Maurel nous livre son premier roman, un thriller dans les règles de l’art qui ne manque pas d’originalité, même si comme tous les premiers romans, on peut lui faire quelques legers reproches.

Le commissaire Andréa Slick est un as de la B.R.I , la Brigade de recherche et d’intervention. C’est lui qui se voit confier l’enquête suite à la découverte d’un corps sauvagement mutilé d’une jeune femme retrouvé dans un monticule de neige.

Très vite il semble évident que la partie qui vient de s’entamer avec le tueur va s’avérer particulièrement  ardue. Les circonstances du meurtre ne laissent en effet aucun doute sur la détermination de l’assassin ni sur son degré de perversité. Ne laissant aucune trace derrière lui, il opère avec méthode et sang froid.

Pour preuve, la victime a eu le corps entièrement rasé, a subi des sévices avant d’être égorgée puis achevée de deux balles dans la tête. Sur son corps un soleil noir tatoué constitué d’une croix gammée entourant le nombre 18 . A cela se rajoute la signature du tueur, un  » numéro 1″ suivi d’une citation tatoués en lettres de sang sur la malheureuse qui laisse présager une suite sanglante à venir.

C’est à partir de ces maigres éléments qu’ Andréa Slick s’engage sur les traces du meurtrier et va devoir échafauder sa stratégie pour mettre la main sur ce serial killer avant qu’il ne récidive. Il lui faudra agir vite, car le tueur, dans son repère, a déjà  commencé à torturer sa nouvelle victime.

Dans la collection des romans policiers publiés par les éditions JIGAL on trouve une flopée de policiers et détectives à la personnalité bien affirmée , qui portent en eux un vécu parfois douloureux. Des flics hors du commun, souvent marqués par la vie, mais qui cahin caha, sans illusion sur le genre humain, continuent à poursuivre le criminel pour lui faire rendre comptes.

haAndréa Slick est sans aucun doute de ces personnages là. Mais il sort véritablement du lot tant il porte en  lui quelque chose d’unique qui le distingue incontestablement de ses collègues et de ses congénères.

Fils d’un ancien tueur de la DST, il partage avec son père comme avec tous les membres masculins de sa famille cette faculté à voir la mort arriver et s’abattre sur autrui.

Lourd héritage familiale s’il en est qui a conduit en son temps son père, et d’autres avant lui, au suicide. Slick  lui aussi a caressé cette idée salvatrice qui le délivrerait de ce don destructeur qui lui gangrène la vie et de ses penchants pour la violence qu’il a de plus en plus de mal à contenir. Mais il continue de vivre avec, supportant comme il peut cette malédiction.

Olivier Maurel nous met en perspective deux personnages qu’à première vu tout semble opposer, mais qui partagent pourtant la même fascination pour la violence et la mort. Dès lors Leur confrontationcatac ne pouvait  être qu’explosive et dévastatrice.

Un roman rythmé par l’alternance du point du vue du tueur et celui du policier lancé à ses trousses, un univers sombre et létal, fait de cave froide, d’arme blanche et de sang, où il y a peu de place pour un rayon d’humanité , sauf peut être pour Slick, dans le regard infini d’une femme.

 Olivier maurel Si la spécificité de ce flic à voir la mort venir n’apporte finalement pas grand chose à l’histoire, du moins ne la pénalise t-elle pas et lui donne un soupçon d’originalité. La connaissance de l’auteur des rouages des différents service de police est par contre évidente, mais peut être un peu trop prégnante dans la narration.

A l’inverse de ces quelques remarques, Olivier Maurel retranscrit parfaitement la mécanique schizophrénique de l’ assassin et toute l’ambigüité de ce policier torturé, qui se démène pour rester dans la lumière et ne pas sombrer dans la violence et les limbes de la perdition.

Mais on ne refoule pas éternellement sa vraie nature et on ne sort jamais indemne d’une telle confrontation.

Pour un premier roman Olivier Maurel s’en sort plutôt bien.  » l’autel des naufragés » est un roman plaisant à lire  où le suspens est ménagé jusqu’au bout ! A découvrir donc !

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