LE GRAPHIQUE DE L’HIRONDELLE

18 octobre 2015

Roman de

Sissel-Jo Gazan

Édité chez

Mercure

Date de sortie
1 octobre 2015
Genre
Policier
Pays de l'auteur
Danemark

Quelle curieuse expérience que la lecture du « Graphique de l’hirondelle ». Il m’arrive très rarement d’être ainsi partagé entre l’envie de refermer un livre, d’en abandonner rageusement la lecture en cours de route, et celle d’aller finalement au terme de celui ci parce que quelque chose dans ce bouquin me retient par un fil , me capte et me pousse à aller jusqu’au bout de l’aventure pour en connaître la vérité.

Le  professeur Storm est un chercheur mondialement reconnu  pour ses travaux. Pourtant son suicide surprend tout le monde, à commencer par ses plus proches collaborateurs de l’université de Copenhague.

Récemment celui ci avait vu ses travaux sur la dangerosité des vaccins utilisés par l’OMS sur les enfants en Afrique et dans le monde, remis en cause par ses confrères. Des affirmations explosives  si elle venaient à être connues du grand public.

Storm faisait même l’objet d’une enquête après des accusations portées contre lui pour falsification de ses résultats pour rendre crédibles ses allégations scientifiques.

Mais pour Marie, son ex-étudiante devenue une de ses plus proches collaboratrices, impossible de croire que son mentor ait pu ainsi en finir, lui qui ne rechignait vaccinationjamais aux confrontations d’idées, qui n’avait que faire de sa réputation, et qui était un passionné acharné dans ce qu’il entreprenait. Un franc tireur, que l’adversité et l’opposition ne faisait que renforcer dans sa détermination.

Bien que la police s’apprête à clore l’enquête, Søren, un flic en rupture de ban semble lui aussi douter de la thèse officielle.

En enquêtant, il va creuser dans la vie des Storm, et finir par croiser la route de Marie. Celle ci, lasse d’un combat qu’elle mène contre un cancer du sein et des soubresauts d’un mariage qui approche de son dernier chapitre, va trouver avec cet inspecteur, la force d’essayer de comprendre.

Qui avait le plus intérêt à la disparition du scientifique. Un confrère jaloux de la réussite et de la renommée de Storm? des conglomérats pharmaceutiques soucieux de protéger leur rentes financières?

D’autant qu’il apparaîtra très vite que d’autres mort ont jalonné les recherches du scientifique.

S’ensuit pour Søren une investigation minutieuse pour débusquer l’assassin, qui mettra aussi à jour des histoires familiales qui vont se télescoper avec la sienne.

Et c’est bien là ce qui fait la force et la faiblesse de ce premier roman. « Le graphique de l’hirondelle » s’inscrit parfaitement dans la tradition nordique des romans où l’histoire des personnages a une place prépondérante, où le temps passe aussi vite qu’un escargot lancé dans un 110m haies.

1174110A cela vient se greffer une intrigue passionnante qui emmènera le lecteur jusqu’au cœur des forêts africaines, et qui tiendra celui-ci en haleine, prenant sa curiosité en otage.

 Le mélange des deux est surprenant, et c’est sans doute cela qui au final a fait que je suis allé au bout de cette histoire.

Mais disons le franchement, il faudra au lecteur  une sacrée dose de patience, ou être un vrai fan shooté aux polars nordiques pour passer les 300 premières pages de ce trop long roman. Une lecture de fond, où il ne lui faudra pas perdre la trace de l’auteur au risque de se noyer dans un océan de détails.

Car tout y passe. Le cancer de Marie, ses problèmes conjugaux, ceux d-un collègue de Søren, une gamine pot de colle, et de relations familiales compliquées à l’excès. C’est long, souvent ennuyeux.

Et puis comme une éclaircie dans un ciel neigeux, arrive la seconde partie, la plus passionnante, celle qui enfin va vous accrocher , consacrée à l’histoire de cette recherche scientifique pour laquelle plusieurs sont passés de vie à trépas. L’histoire prend alors du rythme à mesure que l’étau se resserre. Et enfin on se régale.

 » Le graphique de l’hirondelle » est un pavé de plus de cinq cent pages. Sans doute aurait il gagné à être moins long car l’intrigue en elle même est passionnante, d’autant que l’auteur, biologiste de formation, maîtrise parfaitement l’aspect scientifique de son scénario, lui donnant une touche de crédibilité qui renforce l’intérêt du livre.

Mais l’excès de détails, une lenteur excessive dans le déroulement de l’histoire viennent alterer le plaisir du lecteur.

Dommage, car globalement c’est un bon roman qui mérite d’être lu.

je-commande

8 Commentaires

  1. jeanne desaubry

    Ah, mon cher mulot, je ne suis pas du tout d’accord avec toi. Si ce roman a un rythme lent, très lent (je te l’accorde) c’est que l’histoire de chaque personnage est souveraine, les racines du présent dans le passé etc… Ce personnage de femme qui se cherche et se trouve au travers d’un cancer qui la mutile, touchant… ce flic jaloux, malheureux, un homme… touchant etc…
    Bref, au contraire de toi, je ne vois pas ce que j’aurais retiré quand bien même je ne suis pas particulièrement fan de polar nordique.
    Amitiés noires !

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    • La petite souris

      Bonjour Jeanne, je suis sincèrement très heureux que tu m’aies laissé un petit commentaire même si c’est pour y affirmer ton désaccord avec moi. Mais après tout, c’est bien cela qui est intéressant, pouvoir avoir des avis parfois contraires et échanger autour du livre.J’aime bien les personnages qui ont de l’épaisseur,on en trouve hélas bien trop souvent qui sont traités très superficiellement. Ici ce n’est pas le cas. Bien sûr que pour comprendre ce flic malheureux, cette femme qui se cherche, fallait il pénétrer dans leurs vécus, leurs relations familiales. Mais etait-il utile d’aller, comme l’indique un autre blogueur qui a chroniqué ce roman, jusqu’à donner le détail de « ce que mange la petite Lily ( la fille de Storm), sur son doudou ou sur les taches faites sur ses vêtements » ?. Personnellement je pense que non.Cela ne méritait pas un pavé de 500 pages. Mais c’est là bien sûr un avis personnel.Pour autant, c’est aussi parce que cette lenteur du bouquin dans cette première partie est associé à une intrigue qui elle devient palpitante que sans doute cela donne son originalité et son relief au livre. Au final comme je l’ai indiqué j’ai bien aimé le roman.Mais il m’a fallu m’accroché 😉 Il faut parfois mériter son plaisir !! J’espère que nous aurons l’occasion toi et moi d’échanger à nouveau au détours d’un roman ! rien ne me ferait plus plaisir ! Amitiés 😉

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  2. Jean Dewilde

    Hello mon mulot,
    J’aime beaucoup m’imaginer un escargot en lice pour un 110 mètres haies. J’ai lu très attentivement ta chronique ainsi que le commentaire de Jeanne; intuitivement, je me range à tes côtés, j’aime la lenteur mais pas la surabondance de détails et notamment ceux que tu cites. Effectivement, on s’en fout. Mais la sensibilité de Jeanne, c’est quelque chose et ce bouquin trouvera probablement son public. Je note « A LIRE QUAND PAS FATIGUE ».

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    • La petite souris

      quoi? t’as jamais vu des compétitions athlétiques d’escargot ? à côté de ca, Bolt c’est de la gnognotte !! 🙂

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  3. Vincent GARCIA

    Bonjour petit mulot,
    J’aime beaucoup la lenteur des polars nordiques, et je suis de plus un amoureux de l’Afrique. Nul doute que ce roman entrerait dans ma sphère d’intérêt. Mais les points négatifs que tu soulèves, tels la redondance de détails inutiles, douchent un peu mon enthousiasme. Je le note tout de même, à tout hasard…
    Amicalement,

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    • La petite souris

      Bonjour Vincent ! oui c’est là le principal reproche que je ferai à ce roman . A l’occasion de sa sortie poche peut être?

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  4. Nath sous les pavés la page

    Coucou mon souriceau. Excellente chronique mais les lenteurs dont tu parles ne me donnent pas envie de découvrir ce roman
    Faut bien faire un tri dans toutes les bonnes chroniques des copains 🙂

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    • La petite souris

      je te comprends rassure toi. Je pense que les accrocs au polar nordique y trouveront leur compte, pour les autres c’est à voir. bisou !

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