SIX VERSIONS: LES ORPHELINS DU MONT SCARCLAW

20 février 2023

Roman de

Matt WESOLOWSKI

Édité chez

Les arènes

Date de sortie
12 janvier 2023
Genre
Policier
Pays de l'auteur
Royaume-Uni

Un corps

Cinq adolescents

Une créature monstrueuse

Six versions

Où est la vérité ?

Je ne sais pas vous, mais moi quand je lis ce genre d’accroche sur la couv d’un bouquin, j’ai plutôt un réflexe de méfiance. Je redoute de tomber encore une fois, sur un de ces sempiternels thrillers déjà lu mille fois, hyper aguicheur et finalement d’une banalité affligeante à cause d’un scénario creux à en crever.

Et bien je l’avoue, j’aurai été bien bête de passer à côté du livre de Matt Wesolowski que nous proposent les éditions Les Arènes ! Car c’est un roman particulièrement surprenant qui vous attend et qui ne manquera pas, j’en suis sûr, de vous séduire.

En soi la trame de l’histoire n’est pas d’une grande originalité.

Nous sommes en 1996, un groupe d’adolescents se retrouvent dans un camp de randonneurs.  Les adultes qui les encadrent sont surtout mobilisés par les plus petits, laissant de fait aux jeunes ados la jouissance d’une très grande liberté.

Malheureusement, au cours du séjour, l’un d’entre eux, Tom Jeffries, 15 ans, va disparaître.

Ce n’est qu’un an plus tard que son corps sera retrouvé dans les marécages, l’enquête policière concluant à un accident.

2016, l’auteur nous fait revenir sur les lieux de ce qui ressemble à un cold case, ces affaires non résolues dont aujourd’hui sont friands les médias.

Du déjà vu me direz-vous ? Et pourtant !  Car c’est bien dans l’approche de cette tragédie et dans la construction de ce récit que réside la force de ce roman !

 Ici point de policier. C’est un animateur de podcast, Scott King, qui va s’intéresser à ce drame, à travers son émission « six versions » qui prend toujours pour cadre une de ces affaires restées sans explication crédible, et qui donne la parole, sur six épisodes, aux différents protagonistes.

 Le but n’est pas tant de résoudre une énigme que de permettre à chacun d’exprimer son ressenti, d’apporter sa vision des choses, son témoigne sur ce qui les a directement concernés et touchés, pour permettre à l’auditeur de se faire sa propre opinion.

Scott King intercale parfois ses analyses pour resituer les témoignages dans leur contexte ou dans l’interaction des adolescents entre eux, devenus aujourd’hui des adultes.

Cette construction est particulièrement réussie dans ce qu’elle donne véritablement au lecteur l’impression d’écouter une émission radiophonique. On peut en attribuer aussi le mérite à l’excellent travail de traduction d’Antoine Chainas.

Au fil de l’interview des protagonistes de l’époque, se dessine une histoire où les témoignages des uns et des autres ont parfois du mal à s’articuler entre eux, où se révèle progressivement la complexité des relations de ces jeunes au sein de leur groupe, faites de rivalité, de séduction ou d’emprise et où les silences sont aussi importants que les révélations.

Matt Wesolowski donne ainsi une profondeur psychologique incroyable à chacun de ses personnages mettant à jour le mal être pour certains, le malaise pour d’autres.

Le lecteur avance à tâtons dans ce mystère de la mort de Tom Jeffries, dont la personnalité ne manquera pas d’interroger. Mais à chaque fois que celui pensera tenir la vérité, celle-ci lui glissera immanquablement entre les doigts.

Malgré tout il avance dans les méandres marécageux d’une histoire qui mêle souvenirs personnels et légendes locales, offrant un mélange au relent fantastique, ce qui donne à ce récit une dimension horrifique dont il restera au lecteur à savoir si elle est fondée ou non.

Enfin, cette ambiance particulière est servie aussi par la description d’un décor propice à cette atmosphère angoissante . Une montagne truffée de grottes et d’anciennes mines, recouverte de sombres forêts et de zones humides lugubres et que restitue parfaitement l’auteur.

« Six versions : les orphelins du mont Scarclaw » est une réussite surprenante, qui arrive à apporter un souffle nouveau à un genre, le thriller, qui en avait bien besoin. Jusqu’au bout le lecteur cherchera à comprendre. Quant à la fin, au dénouement de cette ténébreuse tragédie, elle tout bonnement incroyable.

Ce roman est le premier d’une série, qui reprendra le même principe. Une affaire non résolue, un podcast dédié, et des témoignages diffusés dans une émission radiophonique.

Si les prochains opus sont aussi bons que le premier, alors nous avons de bonnes lectures à venir !

ACQUISITION: SERVICE PRESSE

2 Commentaires

  1. Pierre FAVEROLLE

    Salut mon ami, ce roman ne faisait pas partie de ma liste d’achats. Du coup, il va falloir que je le rajoute car ton avis est bigrement tentant et irrésistible. Typiquement le genre de roman que j’aime ! BIZ

    Réponse
    • La petite souris

      Salut Pierre ! rajoute le! rajoute le ! il va sacrément t’emballer j’en suis sûr ! je viens de recevoir le deuxieme opus, j’espère qu’il sera aussi bien que le premier ! 😉

      Réponse

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