TOUTES CES NUITS D’ABSENCE

24 février 2019

Roman de

Alain Bron

Édité chez

Chemins du hasard

Date de sortie
15 mars 2018
Genre
Policier
Pays de l'auteur
France

Un bail que j’ai lu ce livre et que je n’avais pas encore eu le temps de le chroniquer ! Je répare ce manque aujourd’hui pour vous présenter ce titre signé d’un auteur dont j’ai déjà eu l’occasion de parler, Alain Bron.

Mettons les choses au clair tout de suite. Alain Bron n’est pas un écrivain du spectaculaire et du sanguinolant. Vous ne trouverez dans ses romans ni tueur en série ni flic à la testostérone dégoulinante.  Lui ce qui l’intéresse, ce sont les gens ordinaires qui se retrouvent pris dans la toile d’une histoire qui les dépasse.

Prenez l’exemple de Jacques Perrot. Un écrivain toujours dans l’attente d’atteindre le sommet de son art et qui vit seul avec son chat. Une vie simple, mais tranquille dans un appartement cosy, un univers rassurant dans lequel tout est à sa place.

Qui aurait cru que son existence allait être bouleversée par la bêtise de son animal de compagnie, faisant malencontreusement tomber au sol une boîte métallique, rangée depuis des lustres sur une étagère ?

Pourtant, en ramassant les vieilles photos qu’elle contenait, Jacques Perrot ne se doutait pas que son passé allait brutalement l’aspirer et impacter si durement son présent.

Car l’une d’entre elles le ramène dans les années 60, bien avant les évènements de 68. Une photo de ses années lycée, à Troyes.

Et les souvenirs remontent à la surface. L’insouciance d’une jeunesse encore corsetée dans les carcans d’une société pudibonde et conservatrice. La musique dans un groupe d’ados, les potes et les filles. Et parmi elles, Brigitte, son premier grand amour.

Elle avait 20 ans, lui en avait 19, mais elle en connaissait déjà pas mal sur les choses de la vie. C’est elle qui l’a fait rentrer dans le monde des adultes. Jeune femme aux mœurs libérées avant l’heure, qui ne se cachait pas d’avoir plusieurs amants.

 Mais Jacques s’en moquait. Il en était fou. Il parcourait la ville sur son vélo jaune pour aller la rejoindre chez elle. Leur amour était sincère, passionné. Rien n’aurait pu y mettre un terme.

Sauf à retrouver un matin Brigitte flottante dans le canal, morte violée et noyée.

 De ce drame et de ses suites, Jacques n’en garde que peu de souvenirs. Pourtant, cette photo qu’il a entre les doigts rallume le feu de la curiosité, l’envie de savoir.

Alors il décide de revenir à Troyes à l’occasion d’une séance de dédicaces qu’il va lui-même provoquer.

Sur place il plonge dans les archives du journal local, sympathise avec Manon, une jeune stagiaire dont les talents en informatiques feront des merveilles, et remonte le fil de sa propre histoire et celle de cette petite ville de province à l’apparence si paisible.

Mais on ne remue pas la boue sans qu’elle ne vous éclabousse.

Avec « Toutes ces nuits d’absence » Alain Bron signe un roman sobre, de facture classique, sans effet de style ou de passages tonitruants.

Ici la captation du lecteur ne passe pas par le visuel de scènes chocs, mais par l’épaisseur des personnages, l’atmosphère d’une époque parfaitement restituée, et par une histoire de vie, tout simplement.

Et croyez-moi, il y a du plaisir à prendre dans cette sobriété.

Point de policier dans ce récit, mais un écrivain enquêteur, qui tâtonne avec son amateurisme comme seul bagage.

 Le lecteur l’accompagne dans ce retour aux sources, à cette époque où la crise n’existait pas, où le travail ne manquait pas. Une période idyllique me direz-vous.

 Pourtant, à le suivre remonter les rus qui irriguent sa jeunesse, on découvre une société de notables, où les idées nauséabondes qui s’affichent aujourd’hui au grand jour imprégnaient déjà des strates d’une population privilégiée et épargnée par les maux à venir.

Quant à notre écrivain, cette enquête le pousse à une introspection qui ne manquera pas de le mettre en danger.

« Toutes ces nuits d’absence » est un roman humble, qui ne vise pas à épater son lecteur, juste lui offrir à travers une histoire parfaitement maîtrisée, un plaisir simple, qui se diffuse au fil des pages.

4 Commentaires

  1. Pierre Faverolle

    Salut mon ami, que j’ai aimé ce roman, que j’aime ce qu’écrit Alain Bron, que j’aime quand tu mets les mots justes quand je suis si maladroit. Amitiés

    Réponse
    • La petite souris

      Tres bon roman en effet ! Par contre tu en as très bien parlé aussi ! je ne vois pas où tu as vu que tu étais maladroit !! Amitiés 🙂

      Réponse
  2. Céline

    Très bel avis qui attise la curiosité !

    Réponse
    • La petite souris

      merci 😉 l’objectif est atteint alors 😉

      Réponse

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