UN CONTE PARISIEN VIOLENT

29 mai 2023

Roman de

Clément MILIAN

Édité chez

L'Atalante

Date de sortie
6 avril 2023
Genre
Roman noir
Pays de l'auteur
France

C’est l’été, les vacances, et le soleil enserre de ses bras étouffants la ville qui suffoque.

Elle s’appelle Salomé. Enfin, vous pouvez aussi l’appeler Sal, ou Chewing-gum, qu’importe, elle s’en fout.

Du haut de ses 14 ans, perchée sur son skate elle zone sur la place Stalingrad à Paris, enchaînant les olly et autres figures de style.

Certains vous diront que Salomé est un garçon manqué. C’est vrai qu’elle a le doigt d’honneur facile et le vocabulaire piquant comme de la ronce. C’est qu’elle n’aime pas qu’on

@adrien-vajas

lui dise ce qu’elle doit faire, qu’on lui impose des choses dont elle n’a pas envie.

Indépendante et libre, rien ne l’impressionne ou ne lui fait peur. Enfin si un peu parfois, quand elle croise Bouledogue le trafiquant de drogue du coin ou son rival Sangsue qu’elle tient à distance, sans jamais manquer paradoxalement de les provoquer ou de leur rendre de petits services.

Mais le plus inquiétant pour elle, c’est Le Monstre, qui vit tapi dans son tunnel. Lui, elle ne l’aime vraiment pas, et rechigne toujours à passer par là.

Heureusement, dans cette cour des miracles qui voit cohabiter, des paumés, des SDF, des toxicos et des dealers, il y a Mamadou, un colosse noir qui squatte un banc de la place.

Elle l’estime bien Mamadou, alias Mama. Elle a pour lui de la tendresse et une vraie amitié.

Elle prend plaisir parfois à lui faire la démonstration de ses prouesses d’acrobate avec sa planche à roulettes, puis s’assoie à côté de lui pour tailler un bout de gras en sa compagnie.

Salomé n’est pas une orpheline abandonnée à la rue.

Quoi que si on y réfléchit un peu c’est tout comme.  Elle habite un appartement au-dessus de Stalingrad, mais celui est froid de l’absence de ses occupants.

Son père est flic et découche plus souvent que de raison pour son boulot et parce que la vie est ainsi faite qu’il a trouvé ailleurs l’amour qui l’apaise.

@john-towner

 Sa sœur, Rose, est amoureuse elle aussi, et « fait des trucs dégueulasses » avec son mec dans un squat punk qu’ils fréquentent. Tout juste passe-t-elle voir Salomé de temps en temps pour la mettre en garde contre les dangers de la rue, et lui répéter que tout ça un jour, finira mal.

Quant à sa mère, elle est hôtesse de l’air et s’absente de longues semaines avant de revenir quelques jours et de repartir pour un nouveau périple aérien.

Personne ne se soucie vraiment de Salomé, alors forcément, la vie qui s’agite en bas de son immeuble l’attire. Là elle y retrouve Milliard, Croûte, Moko, Bled, Hakim et quelques autres.

Elle connaît tout le monde, s’enquit de chacun, apporte un peu d’aide à ceux qui en réclame ou en ont besoin. Elle veille sur eux. C’est l’univers qu’elle s’est construit et où elle trouve un minimum de réconfort, où elle se sent utile.

Cet univers de paumés, d’invisibles aux yeux du monde, participe à son équilibre, c’est son océan de vie dont Mamadou est le phare.

Et c’est à lui qu’elle confie ce qu’elle peut parfois avoir sur le cœur, comme l’absence de sa mère que se prolonge et qui l’inquiète, au point d’être persuadée qu’elle a été assassinée à New York par un serial killer.

Encore faut il que l’esprit de Mamadou ne parte pas en vrille, ou que ce dernier ne disparaisse pas plusieurs jours sans raison.

Alors quand elle se retrouve ainsi seule, le danger menace.

Salomé fait partie de ces personnages qui dès les premières pages, vous happe, et vous hante bien longtemps après avoir reposé définitivement le livre que vous venez d’achever.

On ne peut que s’enticher de cette gamine rebelle qui joue les grandes, au milieu d’un monde d’adultes en décrépitude, et tente tant bien que mal d’y trouver sa place, en

@planete_fox

essayant de faire entendre sa voie.

Elle joue en permanence avec les limites, aime à flirter avec le danger comme pour se prouver qu’elle existe et qu’elle bien vivante.

Mais on comprend vite que Salomé force un peu le trait. Que derrière cette gosse au caractère affirmé, qui clame haut et fort son indépendance et sa liberté, se cache une enfant terrorisée par la solitude, qui recherche aussi un peu de cet amour qui lui manque, et qui pour s’endormir le soir, à besoin de serrer contre elle le foulard de sa mère absente.

Je découvre Clément Milian avec « un conte parisien violent », et j’avoue que la rencontre est enthousiasmante !

Des chapitres très courts, voir de quelques mots seulement pour donner un rythme à son récit, une galerie de personnages cabossés, à la marge du monde, brossés avec soin, et des dialogues affûtés qui créent une atmosphère originale à ce roman, qui touche son lecteur.

Un texte qui est aussi roman initiatique éblouissant, et qui confirme que la collection Fusion des Éditions Atalante est à suivre de près tant elle compte maintenant des titres de fort grande qualité !

ACQUISITION: SERVICE PRESSE

2 Commentaires

  1. Sandrine

    Je fais bien de lire ta chronique car la couverture n’est pas très tentante, même si j’imagine qu’elle colle bien avec le personnage…

    Réponse
    • La petite souris

      Merci Sandrine ! oui un peu trop sombre en effet, mais l’histoire est pas mal !

      Réponse

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